Réflexion de Mgr Pierre-Olivier Tremblay, omi.

Assemblée générale de la CCIS – 30 mai 2020

Exécutif CCIS

 Je vous enverrai l’Esprit de «vérité, le Consolateur, le Défenseur qui vous fera accéder à la vérité tout entière. 

(Jn 16, 13)

Nous aussi nous attendons l’Esprit, le vent, le souffle d’amour, le consolateur pur les familles, les couples, les enfants toutes personnes qui vivent de la violence, du racisme systémique.
Envoie ton Esprit dans notre monde, notre Église, dans nos fragilités;
Envoie ton esprit de communion pour faire tomber les peurs, les jalousies
Envoie ton Esprit qui relance la joie, la vie nouvelle;
Envoie ton Esprit sur les Instituts séculiers  sur les membres des Instituts séculiers appelés-es à être le ferment dans la pâte;
Merci Seigneur de nous bénir, de nous unir et de nous conduire dans la vérité tout entière, dans la vérité nouvelle.

Ce que l’Esprit est en train de nous dire à travers ce temps de pandémie.

Qu’est-ce que l’Esprit Saint est en train de nous dire?  Ma réflexion est inspirée de l’article du Père Jésuite Adolpho Nicolas décédé récemment  De « la distraction dans la prière » à « la distraction dans la vie ».

Dieu est en train d’agir

Comme on est distrait, distraite.  Toi Seigneur tu es là … et moi je ne suis pas là …
La Pandémie nous fait vivre une perte de contrôle, change notre rythme de vie notre espace de vie.  Nous avons plus de temps, on n’est plus pressé. Tout comme nos ancêtres, nous sommes constamment en contact avec nous-mêmes. Cette situation va durée combien de temps.  Nous n’avons pas de contrôle là-dessus. Nous sommes sollicités sur notre manière de vivre : incertitude, qu’est-ce qui va nous arriver, c’est une perte de contrôle.
En revanche, nous sommes envahis par les nouvelles technologies.  On est toujours en train de se voir, mais on ne se touche pas et c’est le danger du narcissisme.
Depuis le début de la Pandémie, surtout depuis que nous sommes à pratiquer le confinement, le monde, les gens d’église vivent dans une grande incertitude. Au début le seul soutien à offrir était de présenter des messes en virtuel.

Pour l’Église

On expérimente les messes virtuelles avec une certaine fierté. Mais nous avons hâte de communier.  La messe doit mettre en valeur la participation du peuple, des fidèles.
Comparaison avec notre degré d’apprentissage à l’internet
Internet 1.0 Émettre un message – sens unique – information que je donne
Internet 2.0 Action mutuelle à travers Skype –Zoom- Chat -  Il y a conversation, interaction

En Église

C’est le défi de la communion, cela nous manque.  Dans le monde virtuel, peut exister la communication mais pas le corps-communauté est lent à trouver sa
place. Plutôt que de courir, laisse courir l’Évangile.

Internet 3.0 Actuellement, c’est là où nous en sommes Immersion – appelé à vivre l’expérience de plonger dans l’Esprit, d’inventer un chemin nouveau. Tout va très vite en communication, c’est la transmission.
Comment vivre la proximité et la distanciation?
Nous vivons une souffrance, une carence affective; nous avons besoin d’amour, de gestes concrets pour exprimer notre amour.

Comment on fait la communauté ? Comment allons-nous faire communauté +corps? 

C’est ici qu’intervient : Le monde intergénérationnel. (il faut toucher), comment faire une COMMUNAUTÉ dans le milieu actuel de vie.   « Le Verbe s’est fait chair » être ensemble ce n’est pas être seul. Est-on assez créatifs?
En pandémie, l’Église est absente dans les débats où il y a une tension entre les inégalités sociales, le programme PCU, un immense défi économique.

Attention à nos acteurs

Nos responsables de communautés, d’Instituts séculiers, il importe d’être attentifs, attentives à la détresse que peuvent vivre nos membres, faire attention au moral de nos troupes, ceux qui ont peur. Nous sommes là pour notre monde  (ça vas-tu?  As-tu besoin d’aide?)  La communication est un tremplin important.

La Pentecôte vient consoler notre besoin d’être consolé. Cette fête nous dérange. À la Pentecôte, les apôtres sont envoyés, ils sont appelés à être missionnaires.  La communauté c’est pour tout le monde.  « Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle? (Ac2, 8).

Prendre soin de soi, c’est important.  Ensemble, nous sommes appelés à prendre soin du monde de notre groupe. Les Apôtres ont été envoyés en Galilée. Comme Instituts séculiers vous avez la mission spécifique d’être levain dans la pâte.
Le danger est de faire une Communauté de croyants qui est :

  • juste pour moi et Dieu, (Je prie);  individualisme, moi –égo;   un groupe : juste pour nous et Dieu.
  • donc, le besoin de faire communauté dans le milieu actuel de vie. Il faut être attentif à tous les signaux extérieurs;

Le tremblement dont fait mention de récit de la Pentecôte fait que nous sommes envoyés en mission dans le monde, et ça dérange. L’Esprit Saint nous envoie dehors. Il nous donne le don de communication pour se faire comprendre. 

L’Esprit Saint (dérange) il m’envoie en sortie, en mission dans le monde. L’Esprit nous donne le don de la communication  Oui, nous avons besoin de l’Esprit Saint.  Jésus a dit à ses apôtres : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt. 28, 20).

Notre monde a besoin du feu de l’Esprit : « Viens Esprit Saint enflammer ton Église, viens Esprit Saint envahir l’univers ».
Notre foi doit être i

  • incarnée dans notre monde.
  • connectée à la communauté avec de nouvelles formes de communication;
  •  intelligente avec un souci de formation permanente de la foi.
  • habitée, avec un « pluralisme » qui permet de vivre la communion en rayonnant le Christ;
  • joyeuse, avec une joie généreuse à partager.

Notre Église doit être rendue à Internet 3.0 peut-être 4.0 pour certains, doit entrer dans cette immersion, dans l’expérience virtuelle. Nous sommes appelés à modifier notre manière d’être dans le monde.
Deux dangers nous guettent :
1- Le grand risque :  c’est de chercher un savoir très élevé
se limiter à la gnose qui se centre sur le savoir, croire de posséder un savoir très élevé
2-  Le vrai risque : c’est d’être incarné Le Verbe se fait chair
le christianisme qui se base sur l’expérience, l’incarnation

En ce temps de pandémie, L’esprit Saint vient dépoussiérer ce qui est VRAI et FAUX dans les différentes réformes de l’Église.  C’est l’Esprit qui doit passer. Je dois lui faire confiance. Nous devons accompagner dans la mort. Dans ce continent virtuel à évangéliser il est important de tenir compter des deux aspects: « Justice et paix s’embrassent, amour et vérité se rencontrent ».

(Notes prises lors de l’entretien)

Photo © Ashley Batz sur Unsplash